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France/Pass vaccinal-L'exécutif défend les propos polémiques de Macron, reprise des débats à l'Assemblée
information fournie par Reuters 05/01/2022 à 21:36

(Actualisé avec dates d'examen au Sénat)

PARIS, 5 janvier (Reuters) - Jean Castex a défendu mercredi les déclarations controversées d'Emmanuel Macron sur les non-vaccinés contre le COVID-19 devant l'Assemblée nationale, où l'examen du projet de loi créant le pass vaccinal a repris après des débats très agités mardi.

Une phrase tirée d'une interview accordée au Parisien, dans laquelle le président dit vouloir "continuer à emmerder jusqu'au bout" les non-vaccinés, a mis le feu aux poudres mardi soir chez les députés, qui discutaient du projet de loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire du coronavirus en France.

Dans cet entretien publié à une centaine de jours de l'élection présidentielle d'avril, le chef de l'Etat dit son "envie" d'être candidat, sans aller plus loin.

A l'Assemblée nationale, où il s'est rendu pour la reprise des débats, le Premier ministre Jean Castex a justifié les propos tenus par le chef de l'Etat.

"Vous le voyez autour de vous, il y a une difficulté avec ceux de nos concitoyens qui refusent de se faire vacciner. Ce n'est insulter personne, c'est la réalité qu'a voulu rappeler le président de la République", a déclaré Jean Castex.

Plus tôt dans l'après-midi, le chef du gouvernement avait déjà défendu devant les sénateurs les propos d'Emmanuel Macron sur les non-vaccinés.

"Les propos du président de la République s'inscrivent en parfaite cohérence avec ce que nous faisons, c'est-à-dire pousser à la vaccination", a-t-il assuré.

Les propos d'Emmanuel Macron ont attisé les oppositions déjà en campagne, pour qui le chef de l'Etat fait preuve de "mépris" et commet une "faute politique".

La candidate Les Républicains (LR) à la présidentielle, Valérie Pécresse - favorable au pass vaccinal - s'est déclarée mercredi "indignée" par les propos d'Emmanuel Macron.

"Ce n'est pas au président de la République de trier entre les bons et les mauvais Français, (...) il faut les rassembler sans les insulter", a-t-elle jugé sur CNEWS.

Pour celle qui est donnée par les sondages comme une possible adversaire de second tour pour le chef de l'Etat, "il faut avoir le courage de la vérité mais l'insulte n'est jamais la bonne solution, alors oui, il faudra mettre fin à ce quinquennat du mépris."

"QUI EMMERDE LA VIE DE QUI ?"

Le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, opposé au pass sanitaire comme au pass vaccinal, a dit sa surprise, "d'autant que la ligne défendue par le gouvernement jusqu'ici était de convaincre les gens de se faire vacciner."

"Là, tout d'un coup, au détour d'une interview, on apprend que la position politique de M. Macron c'est de contraindre (...) sous la forme (...) d'une stratégie de l'emmerdement maximum pour les gens qui ne sont pas vaccinés", a-t-il dit à la presse conviée dans son bureau de l'Assemblée nationale.

Dénonçant "une forme de bras d'honneur au Parlement", le député des Bouches-du-Rhône a précisé que son groupe envisageait un recours devant le Conseil constitutionnel.

Dans la majorité, de nombreuses voix se sont élevées pour défendre le "parler vrai" du président. "Il a parlé aux 92% de Français qui se sont fait vacciner, parfois à contrecoeur", a dit à Reuters une source gouvernementale. "Il a répondu de manière 'cash', directe, avec le style qui a fait le succès d'Emmanuel Macron."

Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a défendu une stratégie "cohérente" car "cela fait des mois qu'on a choisi de faire peser la contrainte sur ceux qui ont fait le choix de ne pas se faire vacciner."

"Qui emmerde la vie de qui aujourd'hui ? (...) Ce sont ceux qui s'opposent au vaccin", a-t-il souligné lors du compte rendu du conseil des ministres, citant, au nombre des Français handicapés par la non-vaccination, les personnels soignants, les personnes âgées, les professionnels de la restauration et du monde culturel.

La publication de l'interview d'Emmanuel Macron, qui répondait à des lecteurs du quotidien, a enflammé l'hémicycle mardi soir, au moment où les députés débattaient sur le projet de loi remplaçant le pass sanitaire par le pass vaccinal.

La séance, très perturbée, a été suspendue à trois reprises - dont une fois entre minuit et 01h00 du matin après que des élus ont réclamé en vain la venue dans l'hémicycle du Premier ministre Jean Castex.

La séance a finalement été levée à 01h55 et le débat a repris mercredi à 15h00.

Alors que la France est confrontée à un raz-de-marée de contaminations par le variant Omicron du coronavirus responsable du COVID-19 - le nombre de nouveaux cas s'élèvera ce mercredi à un niveau sans précédent de 335.000 selon le ministre de la Santé Olivier Véran -, ce projet de loi, qui fait l'objet d'une procédure accélérée, a principalement pour objectif de transformer du pass sanitaire en un pass vaccinal, supposé entrer en vigueur le 15 janvier.

Le calendrier des débats avait déjà déraillé dans la nuit de lundi à mardi après une suspension de séance inattendue.

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Après la réunion de la Conférence des présidents, le Sénat a indiqué sur Twitter que le projet de loi serait examiné lundi en commission et en séance à partir de mardi.

(Rédigé par Elizabeth Pineau, Jean Terzian, Myriam Rivet et Matthieu Protard, édité par Blandine Hénault et Jean-Stéphane Brosse)

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